Les porcs sauvages envahissants sont considérés comme l’une des espèces envahissantes les plus nuisibles au monde en raison de leur capacité à se reproduire rapidement et à se répandre dans une grande variété d’environnements. Originaires de certaines régions d’Europe, d’Asie et d’Afrique, les porcs sauvages se trouvent maintenant sur tous les continents sauf l’Antarctique.1

Jakob Fahr ©iNaturalist CC BY-NC
L’introduction des porcs au Canada
Le Canada n’a pas d’espèces de porcs indigènes, mais des porcs domestiques sont élevés ici comme bétail depuis l’arrivée des explorateurs européens. Dans les années 1980, des porcs sauvages eurasiens ont été introduits au Canada en plus grand nombre pour la production de viande et la chasse.
Pour augmenter la production, des sangliers eurasiens ont été croisés avec des races de porcs domestiques afin d’augmenter leur taille et le nombre de porcelets produits par portée. Toutefois, en raison d’un manque de demande et d’un marché instable, les fermes de sangliers ont connu un déclin dans les années 1990.
On croit que la majorité de la population de porcs sauvages envahissants au Canada dans les provinces de l’Ouest a commencé avec l’évasion et/ou la libération de sangliers eurasiens d’élevage et de leurs hybrides durant cette période.2,3
Le problème des porcs sauvages envahissants au Canada
Aujourd’hui, les porcs sauvages envahissants sont considérés comme des porcs errant librement en dehors d’enclos au Canada, qu’il s’agisse de porcs domestiques, de sangliers eurasiens sauvages ou d’une race hybride. Bien que des porcs en liberté soient signalés dans les provinces et territoires partout au Canada, les porcs sauvages envahissants ne sont considérés comme établis que dans les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, ce qui signifie qu’ils ont des populations autosuffisantes.
La gestion des porcs envahissants au Canada est particulièrement difficile. Les vastes superficies du pays, combinées à l’intelligence et à l’adaptabilité des porcs sauvages, rendent la chasse traditionnelle inefficace. En fait, le retrait de seulement quelques porcs d’un groupe rend souvent le reste plus difficile à contrôler, car ils apprennent rapidement à éviter les pièges et les gens.
Pour faire face à cette menace croissante, la Stratégie canadienne de lutte contre les porcs sauvages envahissants 2022-2032 met l’accent sur la collaboration interrégionale et les efforts coordonnés pour protéger la faune indigène, l’habitat et l’agriculture.
Découvrez les efforts de gestion des porcs sauvages envahissants.

Terry Crabe © iNaturalist CC BY-NC
Règlements provinciaux et territoriaux sur les porcs sauvages envahissants
Les porcs sont incroyablement forts et habiles à s’échapper des enclos. Ils peuvent creuser sous les clôtures, pousser à travers les points faibles ou même sauter par-dessus les barrières (à plus de 1,5 m de hauteur !). Alors que les évasions des grandes fermes commerciales de porcs, où les porcs sont gardés à l’intérieur, sont rares, les petites fermes avec accès extérieur ont tendance à être plus vulnérables. Ces opérations peuvent ne pas avoir la capacité de maintenir des clôtures solides et des mesures de biosécurité efficaces nécessaires pour contenir les porcs.
Les porcs de compagnie peuvent également devenir une partie du problème. Certains s’échappent d’eux-mêmes, tandis que d’autres sont relâchés intentionnellement lorsqu’ils deviennent trop gros et trop difficiles à gérer pour leurs propriétaires.
Découvrez les initiatives visant à prévenir et à gérer les porcs sauvages envahissants au Canada.

Comment les porcs sauvages envahissants s’épanouissent dans la nature
Les porcs sont remarquablement adaptables et intelligents, et ils se croissent et se reproduisent rapidement, ce qui leur permet d’établir des populations florissantes dans la nature au Canada et dans le monde entier. Les traits suivants ont fait d’eux une espèce invasive florissante.
Impacts au Canada
Les porcs sauvages envahissants peuvent causer d’importants dommages écologiques, poser des risques importants pour l’agriculture et les ressources autochtones, et peuvent propager des maladies aux humains, à la faune et au bétail.
Ce que vous pouvez faire
Tout le monde a un rôle à jouer dans la protection du Canada contre les impacts des porcs sauvages envahissants. Signalez toutes les observations – qu’il s’agisse de porcs sauvages, de porcs domestiques ou de races hybrides – à votre organisme de signalement local.
Apprenez à signaler des observations et à identifier les porcs sauvages.

Chasseurs et trappeurs
Il est essentiel que les chasseurs et les trappeurs signalent les observations et les signes de porcs sauvages pour protéger l’habitat et la faune indigènes, y compris les espèces de gibier touchées par les porcs sauvages (p. ex., les oiseaux nichant au sol, le cerf de Virginie).
Comment les chasseurs et les trappeurs peuvent aider :
Nations et communautés autochtones
Les nations et communautés autochtones sont des chefs de file essentiels de la protection des terres, des eaux et des écosystèmes dont nous dépendons tous. En tant que gardiens originels de ces terres, les peuples autochtones gèrent les écosystèmes et piègent les animaux depuis des millénaires. Il est essentiel de respecter et de soutenir les droits, les systèmes de connaissances et le leadership autochtones pour réussir à s’attaquer à la menace des porcs sauvages envahissants et protéger les espèces sauvages et les écosystèmes indigènes.
Ce qui peut être fait :
Propriétaires de porcs de compagnie
En prenant soin de votre animal de compagnie de manière responsable, vous aidez à protéger la faune et à prévenir la propagation des maladies.
Ce que les propriétaires de porcs de compagnie peuvent faire :

Agriculteurs amateurs et à petite échelle
Les petits agriculteurs jouent également un rôle important dans la prévention de la propagation des porcs sauvages envahissants.
Comment les agriculteurs peuvent aider :
Sources:
1Barrios-Garcia, M.N. & Ballari, S.A. (2012). Impact of wild boar (Sus scrofa) in its introduced and native range: a review. Biological Invasions, 14, 2283–2300.
2Brook, R. K., & van Beest, F. M. (2014). Feral wild boar distribution and perceptions of risk on the central Canadian prairies. Wildlife Society Bulletin, 38(3), 486-494.
3Michel, N. L., Laforge, M. P., Van Beest, F. M., & Brook, R. K. (2017). Spatiotemporal trends in Canadian domestic wild boar production and habitat predict wild pig distribution. Landscape and Urban Planning, 165, 30-38.
4Canada Invasive Wild Pig Strategy 230316.pdf (Page 20-21)
5Mayer, J. J., Mayer, J. J., & Brisbin Jr, I. L. (2009). Natural predators of wild pigs in the United States. Wild Pigs: Biology, Damage, Control Techniques, and Management. SRNL-RP-2009-00869. Savannah River National Laboratory, Aiken, SC, 193-204.
6Feral Swine: Managing an Invasive Species | Animal and Plant Health Inspection Service
7McKee, S.C., Psiropoulos, J.L. & Mayer, J.J. Frequency and vehicle damage costs of wild pig-vehicle collisions in the United States, 2015–2022. Eur J Wildl Res 70, 44 (2024). https://doi.org/10.1007/s10344-024-01792-5
8Gibbs E. P. J. (1997). The public health risks associated with wild and feral swine. Rev. Sci. Tech. Off. Int. Epiz. 16, 594–598.
9Meng, X. J., Lindsay, D. S., & Sriranganathan, N. (2009). Wild boars as sources for infectious diseases in livestock and humans. Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, 364(1530), 2697-2707.
10Guberti, V., Khomenko, S., Masiulis, M., & Kerba, S. (2022). African swine fever in wild boar: ecology and biosecurity (Vol. 28). Food & Agriculture Org.